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Entretien avec Alain Cadec, président de la commission PECH du parlement européen

25/06/2015

Maintenant que l’obligation de débarquement est entrée en vigueur, quelles vos priorités? 

En 2013 j’ai voté contre. C’est une mesure quasiment inapplicable. Nous devons aller vers une élimination des rejets mais imposer une interdiction totale est une aberration. À travers les mesures d’application sur lesquelles j’ai été rapporteur pour le Parlement européen, j’ai introduit plus de flexibilité pour les pêcheurs. J’ai simplifié les modalités de tri à bord, retardé de 2 ans les sanctions en cas de violation de l’obligation de débarquement et empêché la surveillance vidéo obligatoire. À ma demande, la Commission européenne et les États membres devront préparer chaque année un rapport d’évaluation de la mise en œuvre de l’obligation de débarquement. À travers le FEAMP, l’UE apporte un soutien financier aux pêcheurs pour investir dans des engins plus sélectifs et adapter leurs navires à l’obligation de débarquement.

Quelles solutions pour le renouvellement de la flottille ?

Améliorer la sélectivité passe par le renouvellement de la flotte, c’est indéniable. C’est d’ailleurs ce que j’avais proposé pour le FEAMP mais une majorité de députés s’y est opposé. Aujourd’hui la flotte européenne est vieillissante, ce qui cause de sérieux problèmes, notamment en matière de sécurité. Même si le FEAMP ne permet pas de renouveler les navires, il peut largement les moderniser, notamment en finançant le remplacement des moteurs, l’investissement dans des  engins plus sélectifs, ou l’amélioration de la sécurité à bord.

Quelle est la place d’une fondation comme Blue Fish Europe ?

Je salue le travail de Blue Fish Europe, qui apporte une contribution essentielle à nos travaux. Les députés de la Commission sont toujours très soucieux d’entretenir un dialogue permanent avec des organisations extérieures aux institutions européennes. Les réunions de notre Commission sont publiques et nous organisons régulièrement des auditions avec des experts de différents horizons. Je suis disponible pour recevoir et écouter tout le monde. Je considère que pour faire de bonnes lois, il est nécessaire d’écouter attentivement ceux qui devront les mettre en œuvre sur le terrain.

Comment soutenir Blue Fish Europe ?

Mon devoir de Président est d’assurer que, lorsque nous organisons des consultations et des  auditions, personne ne soit oublié. Blue Fish Europe ne le sera pas. Par ailleurs, Blue Fish Europe peut bénéficier du soutien financier du FEAMP pour son travail sur le terrain. Je pense par exemple à des partenariats entre scientifiques et pêcheurs, à des initiatives en matière de pêche durable ou à la valorisation des métiers de la pêche. L’UE est à la recherche de partenaires capables de créer des projets innovants et la Commission PECH accompagne cette démarche.

Acceptez-vous de parrainer les prochaines actions de Blue Fish Europe ?

L’exposition « Coast to Coast » était remarquable. Elle a beaucoup impressionné les députés européens qui ont découvert des initiatives concrètes en matière de pêche durable. Je suis toujours disponible pour faciliter le dialogue entre professionnels de la pêche et décideurs européens. Je serai ravi de participer à tout événement organisé par Blue Fish Europe au Parlement européen.